mercredi 28 novembre 2018

Je rectifie : le chirurgien a fini par m'appeler pour me donner le diagnotic ! 😊

lundi 26 novembre 2018

On est fin novembre, la chirurgie s'est bien passée, et il est sorti rapidement de l'hôpital. Mais voilà, 3 semaines après l'opération, on n'a toujours pas le résultat de l'analyse. Je trépigne, et contacte une nouvelle fois le secrétariat du chirurgien pour avoir l'information, mais la secrétaire tente de me convaincre que c'est mieux d'attendre le rendez-vous, fixé au 21 décembre... Je suis déçue par cette posture du chirurgien, même si je conçois qu'il a autre chose à faire que de multiplier les rendez-vous avec sa patientèle. Mais depuis septembre on sait qu'il a une tumeur, on a attendu l'opération pendant 2 mois, et attendre encore un mois et demi après la chirurgie (soit 3 mois et demi entre un diagnostic de tumeur et un résultat anapath !) épuiserait la patience et les nerfs de plus d'un parent.
 
Alors on opte pour le plan B : c'est une copine médecin qui va pour moi consulter le dossier médical de Killian, et qui peut enfin me confirmer que cette tumeur est bien le même méningiome que l'année dernière. L'hypothèse principale du chirurgien, qu'il m'avait exposée en pré-opératoire, est que l'année dernière le méningiome avait dû pénétrer l'os crânien de façon microscopique, et que donc il avait continué à se développer. Cette fois, avec l'ablation totale d'une grande zone d'os crânien, on devrait être tranquille.
 
J'avoue que j'aurai du mal à être sereine pendant encore sans doute 2 ou 3 ans, mais je sais que les contrôles seront réguliers.
 
Pour ce qui est des projets immédiats, ben, c'est franchement en standby. Prochains examens médicaux juste avant Noël, donc, et les suivants en février. Killian se remet bien. Les douleurs sont rares, et essentiellement liées aux points crâniens résorbables qui se baladent sous sa peau. Sa fatigabilité se fait plus discrète, et il prend plaisir à sortir jouer avec des copains. Nombreux sont ceux qui le voient et s'étonnent de le trouver aussi "en forme". C'est vrai qu'il a beaucoup mieux récupéré que l'année dernière, et c'est normal, le cerveau n'ayant pas été touché cette fois-ci.

 
 
Côté boulot, des complications requérant toute l'attention de Sylvain occupent bien ses journées (et à dire vrai, sans cela nous aurions sans doute insisté pour avoir l'opération plus vite, et tenter malgré tout un beau voyage sur 4 ou 5 mois, mais on sait que ces soucis vont s'étaler dans la durée). 
Par ailleurs, l'hiver démarrant, les envies de navigation se font moins pressantes, même si régulièrement on pense à notre voyage avorté, en se demandant sur quel point du globe nous nous trouverions, et quelles beautés nous aurions déjà contemplées. J'ai une pensée aussi pour Valentin, le copain qui devait faire la traversée atlantique avec nous. Lui a renoué avec son plan initial d'aventures, et je lui souhaite sincèrement de pouvoir vivre son voyage pleinement. Laurent, un marin rencontré sur le quai de Port Camargue, part bientôt pour plusieurs mois en Espagne. L'idée de nous aussi passer de bons moments sur la côte espagnole fait son chemin doucement, mai à l'heure actuelle il est difficile de se projeter.
 
La vie s'organise tant bien que mal, et avec plus ou moins d'enthousiasme, il faut l'admettre... Maëlyss est toujours à l'école, puisqu'on avait oublié de la désinscrire, et pour Killian, je mesure maintenant pleinement la difficulté de lui faire suivre sa scolarité sans l'aide du CNED. Des amies ont mobilisé leur réseau pour nous faire avoir tous les manuels scolaires en cours, et je pensais m'en tirer à bon compte. Mais en réalité, il faut étudier les supports, choisir parmi les ressources, préparer, corriger, et parfois, abuser d'Internet pour comprendre (parce que qui sait instinctivement dans quel ordre écrire les atomes qui forment une molécule, hein ?). J'y passe des heures, et suis bien obligée d'admettre mes lacunes et incompétences dans certains domaines : il va sacrément galérer en langues étrangères l'année prochaine, le loulou... Quant-aux maths, quand il me faut moi aussi faire les exercices pour déterminer s'il a juste ou pas, que mon idée de me débrouiller seule me semble mauvaise ! Je devrais avoir un sérieux coup de main pour l'anglais prochainement, et pour tout le reste, qu'il comprenne ce qu'il peut, et il ajustera ses connaissances l'année prochaine ! (après tout, c'est une année de milieu de cycle, donc en 3e, il fera le même programme en plus approfondi).
 
On passera donc l'hiver comme tout le monde, à se cailler sévère dans la grisaille, et peut-être que par masochisme on regardera sur internet des photos des plages antillaises que nous aurions aimé fouler de nos pieds...
 
 

lundi 5 novembre 2018

Killian

Cet article sort nettement du contexte du blog, néanmoins, plusieurs personnes qui ne nous connaissent qu'à travers ce blog ou presque ont souhaité être informés par ce biais de l'état de santé de Killian. 

A défaut d'aventure marine, c'est donc de l'aventure de la Vie que je vais vous parler aujourd'hui. 

Suite à une année bien difficile, nous attendions l'aventure Heimoana avec impatience, un voyage qui nous aurait amenés aux Antilles. Seulement voilà, 10 mois après que notre fils ait été opéré d'une tumeur cérébrale, l'examen de routine qui devait nous rassurer avant le départ fait état d'une probable récidive. Notre rêve s'effondre, mais ce n'est rien par rapport à la douleur de savoir que notre garçon va devoir revivre une hospitalisation et une intervention chirurgicale de la tête.

Contrairement à l'année dernière, où la taille de la tumeur nécessitait une intervention rapide, cette fois l'hospitalisation est programmée presque 2 mois plus tard. On la fait même reculer de 10 jours, pour pouvoir partir en vacances en famille. Il faut bien l'admettre, l'attente a été terriblement longue et anxiogène. Regarder son enfant et se demander qu'est-ce qui se cache sous ses cheveux, et à quelle vitesse cela va-t-il grossir... Une torture ! Les vacances nous avaient vraiment aidé à occuper nos pensées de façon plus positive. Mais une semaine avant l'hospitalisation, la découverte d'une nouvelle "bosse" sur son crâne nous plonge dans un état second. Quelques jours après, Killian et moi semblons deviner l'émergence de 2 autres bosses, à distance de la zone opérée l'année dernière, ce qui accroit encore le stress.

Killian passe une IRM et un scanner en urgence, avant la chirurgie. Les imageries révèlent une augmentation légère de la masse suspecte, mais ne sont absolument pas parlantes sur le reste du crâne. Loin de me rassurer, cette annonce me rappelle celle du mois de mai : "oui, il y a un épaississement osseux, mais aucune trace suspecte, tout va bien", qui sera contrariée lors des examens suivant : "il y a une masse".

Le chirurgien maintien son opération comme prévu. Et moi je me demande si ces 2 dernières bosses sont réelles, ou si mon imagination me joue des tours, mais je sais que le doute m'habitera pendant encore des semaines.

Dimanche soir, on rentre à l'hôpital. L'intervention est prévue à la première heure le lendemain. Du haut de ses 12 ans, Killian est fortement angoissé, et pourtant il se montre courageux comme depuis le début de ce bazar. Il a plus conscience des choses que l'année dernière... Je le serre fort dans mes bras, ses cheveux sentent tristement la Bétadine, et j'ai envie de pleurer. Je lui explique que oui, la vie est injuste, mais que dans chaque épreuve il faut puiser des ressources pour devenir plus fort. Que parce qu'il endure la peur et la douleur, il sera plus courageux. Que dans ce genre d'évènements on expérimente la bienveillance de nos proches et amis, et que mine de rien, c'est un sacré cadeau quand on patauge dans la boue. Il finit par s'endormir dans mes bras.

Le lendemain, départ au bloc à 7h30. Je suis presque sereine : j'ai une confiance aveugle dans le chirurgien, et je sais que les accidents d'anesthésie sont quand même hyper-rares.

La chirurgie dure approximativement 3h. A 11h30, je commence à trépigner. Je me doute que l'intervention n'a réellement commencé qu'à 9h ou presque. Je regarde les minutes s’égrener, lentement. Midi. La visite d'une amie le matin et un bouquin m'ont bien aidée à patienter, mais là je commence à perdre ma zénitude. Midi trente. Treize heures. L'angoisse est franche. J'essaie de me changer les idées en allumant la télé : à quelques jours du centenaire de l'armistice, le seul sujet abordé est la guerre 14-18, la dure vie des combattants, et le nombre phénoménal de morts. C'est tout ce qu'il fallait pour me remonter le moral... ou pas ! J'aurais eu une nette préférence pour un reportage sur un quelconque village de France en peine de commerces de proximité et de médecins, mais je fais avec ! Ca me canalyse quelques minutes de plus, et c'est déjà ça. 

13h45, j'ai les larmes aux yeux et suis sur le point de paniquer quand le chirurgien fait enfin son entrée dans la chambre, et nous dit immédiatement : "tout va bien, tout s'est bien passé". Puis on se dit bonjour, et on parle de l'opération. Il doit avoir l'habitude des parents au bord de la crise de nerf...

Il nous redit ce qu'il a fait, exactement ce qu'il avait annoncé depuis septembre : il a découpé un "volet", soit un bon morceau de crâne comprenant toute la zone qui semblait affectée (10cm sur 10cm) ; puis il a découpé dans l'épaisseur son crâne de l'autre côté, d'une taille équivalente au trou qu'il venait de créer. Enfin, il a reposé sur le trou béant l'os-même de Killian, qu'on espère sain. Cela évitait de devoir faire fabriquer une prothèse sur-mesure, pour laquelle il aurait fallut une nouvelle chirurgie dans quelques semaines. Ca s'appelle craniectomie et cranioplastie. Les termes médicaux sont aussi barbares que la technique, cependant, ce médecin est humain, compétent et malgré la complexité de la technique il a eu à cœur de favoriser ce qui serait le moins lourd pour Killian.

Killian a donc maintenant un crâne reformé, dont les deux os temporaux sont moitié plus fin que la normale, mais qui vont ré-épaissir pour que la boite crânienne reprenne complètement sa fonction protectrice. Et une cicatrice énorme, qui semble partir d'une oreille à l'autre. Je ne le saurai vraiment que dans quelques jours, quand nous aurons enlevé l'énorme pansement qui recouvre toute sa tête.

On attend impatiemment de pouvoir le retrouver en salle de réveil, mais le temps s'écoule lentement. L'arrivée de 2 amis nous aide à passer le temps. Quand enfin on le rejoint, il est groggy, mais éveillé. Son visage est un peu enflé, le pansement lui mange le visage, et il a la panoplie presque complète du post-op : perfusions, scope qui bipe en permanence, pompe à morphine et sonde urinaire. Pour la première fois, l'hôpital me semble hostile. Je m'étais jusqu'à présent toujours sentie "en terrain connu", même si j'allais voir des amis dans des hôpitaux que je ne connaissais pas. Mais cela fait maintenant 4 ans que je n'exerce plus ( à part quelques remplacements en maison de retraite), et c'est mon enfant qui est seul dans ce coin de la salle de réveil. Je me surprends à détester ce lieu.

Il émerge doucement. Nous raconte des blagues : "c'est 2 fous qui sont en voiture....". Il va bien. Je commence à respirer. Il nous faudra attendre encore 2 semaines environ pour avoir le résultat ana-path du prélèvement, et savoir à quoi nous en tenir.

C'est drôle, la vie. Jusqu'à présent, j'avais du mal à comprendre que les familles se mettent dans des états de stress pas possible quand leur proche partait au bloc, parce que dans ma pratique infirmière je savais que c'est extrêmement rare qu'il y ait un problème au bloc, surtout si le patient à moins de 80 ans. Les complications viennent généralement après : infection à un germe résistant, mauvaise cicatrisation, escarres... Alors ça me faisait doucement sourire quand je les voyait regarder leur montre en permanence. Et puis, j'ai fait pareil. J'ai sauté un repas parce que je n'aurais tout simplement rien pu avaler, j'ai regardé l'heure si souvent que j'ai faillit user ma montre. J'ai relu des paragraphes de bouquin parce que mon esprit n'était pas dans le livre.

Mais ce soir, mon enfant va bien. Il dort paisiblement, après avoir mangé. J'écoute sa respiration tranquille, et grave dans mon coeur, encore une fois, l'urgence de vivre. Vivre chaque instant pleinement. Arrêter de reporter à demain le plaisir de profiter des siens. Et répéter encore et encore : "je t'aime !".


lundi 29 octobre 2018

Fin d'un beau voyage

Jeudi, nous voilà repartis, non sans faire le tour, même rapide, des nombreuses Calanques de Cassis. Je suis frappée par la structure des massifs rocheux calcaires, d'un blanc éclatant. Des pins se sont installés au beau milieu des falaises, ils ont une capacité d'adaptation étonnante. La roche est sculptée, différemment selon les endroits. 
 





On s'arrête longuement sur Sormiou : elle est large, magnifique et baigne dans une eau limpide. Un vrai plaisir !

Notre annexe prend sérieusement l'eau. Nous pensions l'avoir trouée en râpant trop fort sur des cailloux, mais en fait, c'est le fond qui se décolle par l'avant ! Alors Maëlyss devient Mousse Écope, se chargeant à chaque utilisation de vider régulièrement l'eau qui nous envahit.

Alexandre nous avait informé de l'existence d'une grotte, à l'entrée de la calanque. Après repas et baignade, direction la grotte ! L'accès est caché, on ne l'aurait jamais trouvée sans indication. On grimpe, tant bien que mal sur des rochers un peu glissants (nous étions pieds nus, puisque l'annexe se remplit d'eau...), et pour ma part je m'arrête là. Mais le chemin continue, un brin périlleux, pour redescendre dans un puits. Il est magnifique, et à ciel ouvert. Merci, Alexandre, pour la découverte !






Après un bon moment à profiter du soleil dans cette calanque, nous levons l'ancre pour rejoindre à nouveau le Frioul, et y mouillons pour la nuit. La nuit est calme, et on profite d'une belle vue sur Marseille,  et d'un lumineux coucher de soleil.






Vendredi, il nous faut rentrer sur Port Camargue, où la météo sera mauvaise à partir de samedi. Sylvain, motivé, se lève tôt, pour lever l'ancre à 7h30. Le vent s'annonce très faible, néanmoins, on sort les voiles, d'abord génois et Grand-voile, puis le spinnaker (voile "parachute" qu'on utilise par vent faible arrière). Il nous faudra aussi souvent utiliser le moteur, et c'est 14h plus tard que nous arriverons enfin à notre port d'attache.

Le lendemain, c'est la pluie qui accompagne notre rangement du bateau, et elle ajoute un peu à la morosité ambiante, et la déception d'être déjà rentrés, alors que nous aurions aimé prolonger de quelques jours, mais la météo ne nous le permettait pas.

Nous sommes maintenant à une semaine de l'hospitalisation de Killian, et j'avoue que j'ai un peu le moral dans les baskets de n'avoir plus que ça pour occuper mes pensées.

Dimanche, nous nous étions motivés pour participer à une opération collective de nettoyage de la plage de l'Espiguette, mais alors que nous sommes en route, Killian, passant sa main dans les cheveux, se met à paniquer : il détecte une nouvelle bosse !
Je caresse doucement son crâne, et sens, moi aussi, une nouvelle masse qui s'est développée non loin de la première. La peur et le désespoir nous saisissent tous les deux, on fait demi-tour.

Qu'est-ce qui la provoque ? Une réaction inflammatoire retardataire? Encore le méningiome qui essaime ? Une forme cancéreuse ? Killian a 12 ans, il est assez grand pour s'inquiéter lourdement. Et moi, infirmière et ayant une imagination débordante, je lutte pour ne pas me laisser submerger.

Dans 6 jours il rentre à l'hôpital, dans 7 jours le chirurgien aura enlevé tout ça. Mais ça quoi ? Pour combien de temps ? J'ai peur. Je me demande si on a eu raison de faire repousser l'opération de 10 jours. Et à la fois, 10 jours c'est rien, cela n'aurait sans doute rien changé. 
Cela donne un goût assez amer à notre retour, mais je m'accroche aux magnifiques souvenirs de ces vacances. Certes trop courtes, certes loin du projet qui était le notre, mais nous avons passé du temps avec nos enfants, nous avons découverts des lieux merveilleux, une nature sauvage, brute, un ciel pur. Je garde précieusement ces images pour me donner du courage, et l'envie furieuse de reprendre le large, tous les quatre, quand Killian sera rétablit.

mercredi 24 octobre 2018

On amorce le retour

Ce lundi 22 octobre, il nous faut songer au retour. Il nous reste certes 10 jours de vacances, mais les 5 derniers seront très venteux, trop venteux pour naviguer, alors on veut être rentrés à notre port d'attache avant. Nous aurions aimé aller jusqu'à Port Cros, plus à l'ouest, mais cela rajoute encore des heures de navigation, et les enfants les supportent plus ou moins bien. Ils n'aiment pas quand le vent est trop fort, quand il y a de la houle, quand on navigue plus de 3h... Bref, ils s'habituent, mais doucement ! On y renonce donc, et on entame le trajet de retour. 

A notre arrivée à Porquerolles, Maëlyss avait repéré un arbre anémomorphique* magnifique, et elle s'est mis en tête d'aller y pique-niquer. Comme nous n'avons pas eu l'occasion, son désespoir s'est bien fait sentir, alors sur la route nous refaisons mouillage le temps d'un pique-nique à "L'arbre de Vie"... 

*anémomorphique : dont la morphologie s'est adaptée au vent. La plupart des pins et de la végétation sur les îles est tassée, courbée par le vent fort dont ils sont souvent balayés. 

L'Arbre qui nous a valu une pause sur le retour...

Comme prévu, après avoir galéré à naviguer vers l'Est en ayant toujours un vent d'Est, nous voilà partis vers l'Ouest ... avec un vent d'Ouest ! On prévoit de dormir au mouillage à 15 miles nautiques de Porquerolles. Si le vent est faible au début, il prend vite ses aises, et s'installe. Mais il sait pas trop, en fait, rafale beaucoup, et change parfois de direction sans crier gare ! Avec des écarts de 30° dans sa direction, la conduite du bateau requiert une grande attention, car la première incartade du vent avait conduit Heimoana a virer de bord sans solliciter notre autorisation...

Bref, on louvoie,  et lorsque nous atteignons notre objectif, une petite anse de mouillage, nous constatons qu'elle est pleine de bouées d'amarrage, et surtout elle est bien exposée à la houle. On cherche autour, mais rien ne semble convenir. On pense poursuivre au moteur jusqu'aux Embiez, au mouillage de l'aller, mais on se rappelle que nos feux de navigation ne fonctionnent pas. Il est 18h, et le soleil touche bientôt l'horizon, on n'arrivera jamais avant la nuit. Sylvain, qui avait déjà repéré ce qui n'allait pas, prend un câble, met son gilet de sauvetage et s'attache à la ligne de vie, puis va tenter une réparation de fortune, pendant que je pousse le moteur pour passer le cap Sicié et joindre notre mouillage. Heureusement, il réussit à faire allumer les feux, avec une réparation de sauvage qui nécessitera une reprise propre lorsque nous serons rentrés. Si cela n'avait pas été le cas, nous aurions fait demi-tour, et opté pour la houle plutôt que pour une navigation nocturne sans être correctement visibles. 

On verra le plus beau coucher de soleil depuis le début de notre voyage, puis on rejoint le mouillage des Embiez, qui s'avère pour le coup être aussi un mauvais choix : la houle nous ballote toute la nuit ! On suppose que l'absence totale de vent ne positionne pas le bateau correctement, qui du coup se retrouve pris par la houle... Bref, la nuit fut longue dans ce mouillage si agréable quelques jours avant !


Le lendemain, mardi, nous devons rejoindre La Ciotat, pour récupérer Pote Fanch, qui ne partageait pas suffisamment nos aventures via le blog, et qui nous rejoint pour quelques jours afin de partager "en live" nos navigations. Il n'y a que peu de vent, mais nous n'avons que 8 miles à parcourir. On sort les voiles, on persévère, malgré une vitesse de 2,5 nœuds. Mais le peu de vent qu'il y a prend plaisir à tourner, on peine à garder un cap, puis le vent faiblit franchement. Sylvain est décidé à attendre, mais quand on n'avance plus qu'à 0,6 miles/h, je suggère de rallumer le moteur (l'écologie, oui, mais ça dépend des jours, hein, j'avoue...). On rejoint donc l'île Verte, devant La Ciotat, au moteur. On avait regretté de ne pas avoir pu la faire à l'aller, et on profite d'une belle visite ensoleillée !

Canadair en exercice dans la baie.

L'Ile Verte est l'île la plus végétalisée des Bouches du Rhône, et détonne franchement des îles du Frioul ou Riou.

Cap de l'Aigle, vu depuis l'île Verte.

 Petite crique sur l'île Verte, qui en compte plusieurs, toutes aussi jolies.

On retourne au port, et on revoit avec plaisir Alexandre, le Capitaine du port, qui nous refile encore de bons tuyaux de visite pour les jours à venir. Je suis épatée par sa gentillesse et sa disponibilité, dont nous avons profité à l'aller pendant tout notre séjour à La Ciotat. S'il y a des rencontres plus touchantes que d'autres, celle-ci en est un parfait exemple, et il se peut fort que si l'on revient rôder dans le coin, on s'arrête à nouveau à La Ciotat pour le seul plaisir de le revoir.
Il nous apprend au passage qu'il est interdit de circuler sur l'île de Riou en dehors du sentier, car c'est un sanctuaire pour les oiseaux. Oups ! Promis, on n'y a que très peu marché...

La nuit est bien calme, à peine perturbée par l'altercation de deux pécheurs sur notre quai. La pêche est interdite dans les ports (pour des questions évidentes d'hygiène, me semble-t-il, l'eau y étant pleine de produits toxiques, hydrocarbures et déversements sanitaires des bateaux qui ne possèdent pas de caisse noire...), mais elle se pratique tout le temps. Fanch nous rejoint en début de soirée, à bloc pour naviguer !

Mercredi matin, on traine un peu pour partir : Sylvain essaie de comprendre pourquoi notre génois s'enroule mal, le remonte un peu, moi je fais quelques courses d'appoint, et on lève l'ancre à 11h30. On refait le plein de gasoil pour le bateau, craignant de faire beaucoup de moteur pour rentrer, car le vent sera semble-t-il très faible pour les 3 jours à venir. On se bonifie sur les manœuvre de port, abordant le quai tout en douceur !

Direction les Calanques de Cassis, que nous avions tristement dépassées à l'aller, regrettant de ne pouvoir nous y arrêter. La VHF diffuse un BMS pour un coup de vent dans le secteur de Port Camargue, et nous n'y prêtons pas suffisamment attention, puisque sur notre zone est annoncé un vent à 5-8 nœuds. Dépassant le cap de l'Aigle, à la sortie de la Ciotat, nous sommes surpris par une mer bien formée, et un vent largement au-dessus de nos attentes, à 15-20 nœuds. Il vient de l'Ouest, pile notre direction, il faut louvoyer, encore ! Et dans une mer où les creux de vague les plus importants font près de 2m, c'est loin d'être drôle, surtout pour Maëlyss... On aurait dû s'en douter, si le vent souffle fort plus à l'ouest, il est logique que nous en recevions les effets : une mer houleuse et un vent qui a du mal à ralentir. On prend bonne note !
On est même obligés de sortir la trinquette, quand le vent rafale à 25 nœuds. On y gagne en stabilité du navire. Ç’aurait aussi été bien d'enfiler nos gilets de sauvetage, mais nous ne les avons pas préparés, et aucun de nous n'a envie de descendre les chercher. Nous mettrons 2h30 pour atteindre la Calanque de Port Pin, distante de seulement 6 miles (soit le double, mais on commence à comprendre que c'est le concept même du louvoiement -louvoyage ? bon, vous avez compris-). 

La calanque est magnifique, et très fréquentée. Il y a pas mal de monde sur les rochers, en haut sur les sentiers, et c'est un défilé de bateaux-navettes de tourisme. On jette l'ancre, le temps de manger, se baigner, sauter des rochers et faire un tour à pied. Finalement, il est tard, on reste là pour la nuit.

Calanque de Port Pin



 Ca se bouscule presque sur les rochers...


 Maëlyss teste la flottabilité de son gilet de sport ! 😂

Demain, on continue le tour des Calanques, et il faudra quand même nous rapprocher de Marseille.

lundi 22 octobre 2018

Les Embiez, et enfin Porquerolles !

Jeudi 18, nous avons enfin quitté La Ciotat, et mouillons aux Embiez. Ces petites îles font face au Brusc et à Sanary sur Mer, un peu avant d'arriver à Toulon. Cette fois, pas de calanque serrée : nous jetons l'ancre dans une baie entre l'île des Embiez et l'île du Grand Rouveau. Nous y sommes protégés du vent d'Est, qui s'annonce régulier et faible toute la nuit. Avec l'annexe, nous partons visiter l'île, achetée dans les années 60 par Paul Ricard (qui laisse à la postérité bien plus que du Pastis...). Alors assez sauvage, il en pressent néanmoins le potentiel, et veux proposer au tourisme cette toute petit île, dont il gèrera l'installation de toutes les infrastructures.

L'île est assez différente de celles du Frioul et du Riou, car la végétation y est abondante et diversifiée. On croise de nombreux papillons (pour mon plus grand plaisir !), et la balade est agréable. Comme sur toutes les îles visitées jusqu'à présent, elle présente des vestiges de fortifications anciennes, qui ont servies jusqu'à la fin du 19e siècle.






Lorsqu'on revient au bateau, nous constatons qu'il a fait demi-tour ! Le vent d'Est vient maintenant de l'Ouest. Et dans la nuit, Heimoana tournera sur lui-même dans à peu près toutes les directions. On commence à suspecter le vent d'avoir une nette tendance à faire ce qu'il veut, au mépris des informations données par Météo France et qui font pourtant l'objet d'évaluations constantes et rigoureuses...

En revanche, l'ancre est presque facile à lever, le lendemain, ne reposant que par 5m de fond. 

Vendredi, direction Porquerolles ! Bien à l'Est, avec un vent qui vient plein Est... La loose ! Nous avons 2 possibilités :
- y aller au moteur, en 4h (sans tenir compte du vent de face qui nous aurait ralenti)
- y aller à la voile, en louvoyant, en minimum 6h (selon nos estimations de débutants).
On est écoresponsables, au moins de temps en temps, alors on opte pour la voile. Nous nous écartons un peu du cap Sicié, cherchons la meilleure allure sans toutefois faire peur à Maëlyss, naviguons contre vent et mer formée (on aura pas mal de creux de près d'1m). Proches du but, les enfants, excédés (et peut-être affamés, ils avaient à peine grignoté le midi), demandent instamment qu'on termine au moteur. On cède. Mais le moteur, même poussé à fond, ne nous permet pas d'avancer à plus de 3,5 - 4 nœuds, face au vent et aux vagues. Et il nous faudra 7h pour rejoindre la pointe Ouest de l'île de Porquerolles. 

Le vent s'annonce très calme pour plusieurs jours. Nous nous installons au mouillage à l'anse du Parfait, abrité de tous les vents sauf sud. On pense y être bien, le vent s'annonçant d'Est (enfin, on se comprend !), mais finalement, le fond est très peu profond, et l'ancre est jetée à l'entrée de la baie, ce qui nous vaudra de bien sentir la houle toute la nuit. Mais en fin de journée, nous allons surtout nous balader sur cette pointe d'île.

Sylvain prend aussi un moment pour faire un contrôle rapide des installations, et constate que le feu de route avant ne fonctionne plus. Il tente une réparation, mais ce n'est pas simple. Si ce feu ne sert pas à voir, mais bien uniquement a être vus des autres navigateurs, il n'en reste pas moins qu'on ne veut pas naviguer de nuit s'il est défaillant. Il émet une lumière rouge à bâbord, et verte à tribord, ce qui, de nuit, permet de savoir, si on croise un navire quelle est sa trajectoire, en fonction du feu perçu. Mais pour l'heure, la réparation n'aboutit pas, et on ne s'en inquiète pas plus que ça.

 Anse du Parfait.

Belle plage de sable ocre à noir, baie peu profonde, et espace peu fréquenté, en tout cas fin octobre...

Porquerolles porte une végétation dense et variée, ses habitants sont attachés à sa sauvegarde, en interdisant de fumer sur toute l'île excepté au port.

Samedi, on ne fera rien de plus que jeux sur la plage, pique-nique et petite baignade, avant de changer de mouillage, et de passer sur un tout proche, mais au nord de l'île (Baie du Langoustier). L'endroit est immense, déjà occupé par une quinzaine de bateaux, mais la mer y semble très calme. On s'installe, et effectivement, Heimoana ne bouge pas ! On dort d'une traite, et c'est un luxe quand on est au mouillage !

Mais de ce côté, les plages sont interdites d'accès, en raison de la présence d'hydrocarbures, rejetées par je ne sais quel cargo au large de Nice. Pas de baignade, donc, mais ça ne nous empêche pas d'aller à terre nous promener.


Il y a une mouette qui a essayé de nous piquer notre annexe ! Heureusement qu'on l'avait bien attachée...

Dimanche, la météo change à nouveau, et annonce un coup de vent (vent force 7) à proximité pour la nuit. La VHF lance son alerte régulièrement, via le BMS (Bulletin Météo Spécial), mais nous l'avions repéré depuis la veille sur nos téléphones. Le temps qu'on décide quoi faire les jours suivants, et donc du port pour la nuit, la capitainerie de Porquerolles est fermée. On s'y pose sur le quai visiteurs, sans eau et sans électricité. Aucun problème pour le jus, on est bien équipés avec éolien et solaire ! En revanche, depuis 3 nuits au mouillage, il faudra recharger les tanks en eau. Si nous les avions contactés avant, sans doute aurions-nous eu une place plus adaptée, mais on fait avec. On s'amarre au quai proprement, on progresse ! Et on gère bien nos amarres pour que le vent fort de la nuit ne puisse pas nous projeter sur le ponton, comme c'était arrivé à La Ciotat. Puis nous partons en balade.

En ce début de vacances scolaires, le port est les premières rues grouillent de monde : des touristes qui déambulent, d'autres chargés de valises cherchant leur point d'accueil, et beaucoup de personnes à vélo, dont certaines manifestent leur ral-le-bol de devoir faire attention aux piétons (et ne font d'ailleurs plus attention...) On s'offre des glaces artisanales avant de nous engouffrer dans le jardin botanique, bien plus calme. Puis on grimpe au fort Ste Agathe, qui domine le port.


 Le jardin botanique, petit, mais vraiment très bien tenu et très joli.

 Le fort Ste Agathe, qui domine le port.

Au retour, c'est jeux de société et bataille navale ! Sur un bateau, ça ne s'invente pas... Il est toujours un peu difficile de travailler le programme scolaire, mais on aura plus de temps à y consacrer cet hiver, alors on bosse un peu, mais sans pression.

Hélas, il faut déjà songer à rentrer. Une vague de vents forts s'annonce pour la fin de semaine, qui doit durer plusieurs jours, alors on va rentrer avant qu'elle ne débarque.

jeudi 18 octobre 2018

Escale prolongée à La Ciotat



Samedi dernier, nous essayions de nous rapprocher au maximum du Cap Sicié, avant le franchissement duquel nous attendions une météo clémente. C'est un passage assez mythique pour les marins de la Méditerranée, car la météo y est spécifique, et souvent "haute en couleur". 
Mais bon, alors que nous avancions tant bien que mal, il a fallu rentrer assez rapidement sur un port, car le vent forcissait plus vite que prévu. Nous rentrons au Vieux Port de la Ciotat, sans indication, car la capitainerie est fermée. On se pose comme on peu sur le premier bout de ponton qu'on trouve, mais l'amarrage sur pendille est difficile à cause du vent. On se colle à un autre bateau, l'installation est longue et laborieuse, mais nous voilà enfin calés. 
Toutefois, nous sommes à l'entrée du port, et le vent d'Est nous balaye allègrement. Heimoana bouge comme pas possible, et les deux premières nuits sont loin d'être reposantes. Le bateau ne cesse de "taper" contre celui du voisin, à cause du vent, qui nous fait également tanguer fortement. De jour comme de nuit, on vérifie régulièrement qu'on ne casse rien, on renforce les pare-battages qu'il y a entre nous et le voisin, car la pression en a écrasé 2.

Dès le premier jour, sachant sans doute qu'on était coincés là pour plusieurs jours, Sylvain se permet de succomber au Syndrome de Sylvanus. Etrange maladie, jamais décrite dans aucune revue médicale, qui veut qu'après des mois de pression intense, quand Sylvain a enfin quelques jours de "détente", il les fête en tombant malade ! Ca fonctionne presque à chaque vacance depuis des années...

Dimanche, nous faisons le marché de la ville, ensoleillé, mais toujours bien venté. Je profite de racheter fruits et légumes, et me fait avoir comme une bleue sur des tartinables en vrac. Le vendeur m'en met une énorme poignée, et les 27€ que je lui dois me font un peu mal. Tartinables pas frais ou virus Sylvanus, l'origine restera douteuse, mais nous voilà tous malades à tour de rôle dans les jours qui suivent.  L'ambiance au bateau est... heu... enfin, vous avez compris !

Lundi, le voisin qui nous calait quitte le port. Il ne râle pas trop pour son pare-battage écrasé, mais voilà qu'avec son départ, Heimoana se trouve encore plus balloté par le vent, et dans une bourrasque, il est projeté sur le quai, où il casse une réparation ancienne sans doute fragile. Notre amarrage avant était trop long, mais nous n'avions pas réussi à faire mieux. Nous nous débattons un moment pour tenter de nous éloigner du quai, sans succès. Je file à la Capitainerie demander une aide, qui nous sera généreusement offerte par le responsable de la Capitainerie lui-même. Patiemment, il nous montre comment procéder, nous offre d'utiliser la pendille de la place voisine qui vient d'être libérée, nous aider à gagner près de 50 centimètres d'amarres avant. Au bout de 3/4 d'heure, bien assuré que nous étions amarré correctement et sans risque, il nous laisse, et nous le remercions chaleureusement du temps qu'il nous accordé.
Dans l'après-midi, nous nous baladons un peu dans La Ciotat.

 Arrière de la jupe qui s'est abîmé contre que quai. Même si le trou est plus haut que la ligne de flottaison, pas question de naviguer avec ça, car en avançant sous voile cette partie peut être par moment immergée...

Le départ initialement prévu mardi est reporté au mercredi. Mardi, après avoir réparé la coque, nous partons donc visiter le parc du Mugel, sur recommandation du chef de la Capitainerie que nous voyons régulièrement et qui a un contact très agréable. Arrivé sur place, nous constatons que le parc est fermé, à cause du vent (vent qui d'ailleurs est tombé, mystère...), mais le gardien nous envoie sur d'autres lieux sympas, et nous visitons la Calanque de Figuerolles, puis montons à la chapelle Notre Dame de la Garde, au grand désespoir de nos mollets et nos corps encore un peu faibles. Les enfants sont en trottinettes, que Sylvain doit porter dans les montées caillouteuses. L'expédition sera coûteuse : rentrés au bateau Sylvain et moi sommes totalement HS et les enfants apprennent à se faire cuire des pâtes tous seuls. Ils font également leur vaisselle, de façon un peu sélective, les casseroles restent en attente.


Descente sur la Calanque de Figuerolles.

Elle est très jolie, et surement plus encore quand il fait beau !

Pause goûter !

Notre Dame de la Garde de la Ciotat, moins bling-bling que son homonyme marseillaise, est perchée et offre de très beaux panoramas.

Vue sur le port de la Ciotat, chantier naval de réparation pour yachts apparemment réputé.

Mercredi matin nous visitons enfin le parc du Mugel, mais cette fois on s'y est rendus en annexe ! Si l'automne n'est sans doute pas la meilleure saison pour en profiter, nous le trouvons néanmoins très agréable, et encore un peu fleuri. L'après-midi, on se motive pour partir au mouillage, le vent étant enfin tombé. On n'ira pas loin, mais l'essentiel est de bouger. Au moment de partir, on croise le gars avec qui nous avions si souvent discuté sur la zone technique de Port Camargue ! Lui est sur le retour, et vient de rentrer au port. On papote encore un bon moment, avant d'enfin larguer les amarres. 

 Notre annexe, qui nous permet de nous rendre sur la terre quand nous sommes au mouillage, et qui raccourcit les distances au port.

 Parc Mugel

 Vue sur l'île Verte depuis le Parc Mugel




On cherche notre mouillage, juste devant le port, et on se rend compte que le vent sera changeant dans la nuit, contrairement aux prévisions du matin-même. On tourne un peu en rond, et on s'inquiète de lourds cumulonimbus qui semblent se diriger droit sur nous. Je jette un œil sur le site Météo Ciel qui indique de la pluie toute la nuit (le site que nous consultons régulièrement ne donne de prévisions que concernant le vent, pas les précipitations...). Pluie + vent changeant, même faible, nous re-rentrons aussi sec au port de la Ciotat. Toutefois, notre petit tour dans la baie nous permet de voir arriver un bâtiment étrange : espèce de tank flottant mais qui aurait des mâts... Je sais que l'armée est en mer, et procède à l'extraction puis à l'explosion en haute mer d'engins explosifs datant de la 2e guerre mondiale (je verrais d'ailleurs de loin les projections d'eau d'une explosion sous-marine), et ne me pose pas plus de questions. Mais le tank arrive en baie, et nous le voyons de profil. Sylvain me dit qu'il pense qu'il s'agit du plus gros voilier du monde, ce que Google me confirmera très vite. Étrange, il se dirige droit sur la Ciotat, mais nous rentrons avant qu'il se mette au mouillage juste devant le port.

La pluie arrive effectivement très vite sur nous, et durera encore une fois juste le temps de l'accostage. Nous sommes trempés comme des serpillières, mais cette fois nous nous sommes bien amarrés tous seuls ! Il ne pleuvra plus de toute la nuit, c'était juste un clin d’œil de nuage à notre intention, sans doute...

Voici donc le Sailing Yacht "A", sorti de chantier en 2016 pour le compte d'un propriétaire russe sans doute un peu mégalo. 8 ans après avoir fait créer le plus grand yacht privé du monde, aussi appelé "A", le voilà propriétaire du plus gros voilier du monde, avec ses 147m de long, et ses 3 mâts dont le plus haut culmine à près de 100m. Il possède une piste d'atterrissage pour hélicoptère, une piscine, 20 cabines -sans doute plus grandes que les nôtres-, des salles de sport, et une coque en verre pour une vision sous-marine. Il est donc moche, mais a incontestablement des atouts ! Bon, il est pas dans mon budget (423 millions de dollars, me semble-t-il...), je me console en me disant que de toutes façons je n'aime pas les revêtements en cuir ni le cristal de Baccarat, le tout faisant un peu prout-prout.

Mais du coup, nous sommes encore à la Ciotat ! Aaah, Porquerolles, te verrons-nous un jour ? Allez, on retente aujourd'hui !